Sunday, October 26, 2008

Asymétrie du marché de l'amour

C'est quand j'ai commencé à vivre
Que je me suis arrêté de vivre.
Et celui que je suis est celui qui m'a été arraché.
Ma vie disparaît à mesure qu'elle apparaît
Comme mon amour chavire à mesure qu'il s'avive.

La révélation de ma vie fut ma disparition.
À mon amour pour elle, elle s’est arrachée
Alors qu'à grand feu je me meurs d'attrition.

Je suis passé d'un amour transi aux enfers torrides.
Tombé malade, j'aurais pu espérer, sinon une guérison,
Du moins, une convalescence tranquille,
Mais, tombé amoureux, je ne puis compter d'aucune rémission.

L'âme contient nos enfers
Pour nous lier pieds et mains dans les fers
À cause d'un amour meurtri.
Et je trempe ma plume dans mon sang noir
Pour écrire l'histoire
Vivante et sanglante de ma damnation.

©2008 Marwan Elkhoury

Monday, October 20, 2008

Toi, l'absente, l'inexistante, l'inabordable,

Toi, l'absente, l'inexistante, l'inabordable,
Je me demande qui tu es,
Quand je me permets de rêver de toi, toi, l'inimaginable
Je me demande qui tu pourrais être,
Si j'étais qui j'étais ou qui je pouvais être,
Me connaîtrais-tu, et si tu pouvais me reconnaître,
Dans le silence des temps et la solitude de la nuit,
M'aimerais-tu comme je t'aime déjà sans même te connaitre.

Figure qui traverse brièvement les paysages de ma vie,
Vogue au-dessus des fleuves de mon univers,
Ruines des mes songes les plus sublimes,
Traverse les chemins que j'ai dû ou aurais pu, un jour, parcourir.

L'amour, ma chère colombe blanche de mes blanches veilles,
Qui me chante une ode à la tristesse de mes nuits,
Belle dame aux lourdes larmes de perles,
Parle-moi de toi, de tes amours, de tes bonheurs et de tes rêves d'amante,

Viens, je te prendrais par la main,
Pour faire un bout de ce chemin,
Sous les peupliers qui bordent les cimetières,
Avec toi, main dans la main,
Avec toi, ton coeur dans le mien.

Et comme tu sais que je ne pourrais jamais
T'aimer comme je le devrais,
Je t'en prie, ne t'en offusque pas,
Il n'y a pas d'amours heureux,
Il n'y a pas que des amours malheureux,
Mais c'est toujours ça, c'est ça l'amour
Et c'est le seul que nous puissions encore partager.

©2008 Marwan Elkhoury

Tuesday, October 14, 2008

Love song

Love without song
Song without words
Everyone writes love songs
To you, except one.
God, I need your love !

Comment aimer quand on n'est pas aimé.
Je suis l'homme blessé, le mal-aimé, l'inaimé, l'inanimé.
Blessé dans mon amour propre et dans celui de toi
Je te cherche encore alors que tu m'as déjà perdu.
Tu ne voulais pas de mon amour quand je voulais du tien.
Tu m'as refusé ton amour et je n'ai pu rejeté le tien.

L'homme naît blessé car il n'est pas lui-même
Et quand il aime il blesse
Et quand il n'aime pas encore il blesse
Car il ne sait pas aimer comme il ne s'aime pas lui-même.

Tu ne me donnes plus de tes nouvelles.
Je ne cherche plus à en avoir.
Je dédie quand même ce poème
A cette âme silencieuse et blême
Que je ne veux plus revoir mais que j'aime.

Dieu le père, pourquoi m'as-tu abandonné,
Dieu le fils aussi, dieu la mère aussi.
La mort est abandon, la disparition aussi.
L'amour est trahison, la chanson,
Comme chez Schubert, toujours syncopée.

©2008 Marwan Elkhoury

Sunday, October 5, 2008

Il faut oublier

Il faut oublier, tout peut s'oublier,
Nos amours et nos haines,
Nos joies et nos tristesses,
Comment vivre sinon nos amours
Quand elles nous abandonnent,
Nos haines, quand elles nous assaillent,
Nos joies, quand elles s'éteignent,
Nos tristesses, quand elles nous blessent,
Nos chagrins, quand ils nous étreignent.

Il faut oublier, tout peut s'oublier
Rien ne sert de pleurer,
Les larmes ne ramèneront plus la vie,
Rien ne sert d'aimer,
Tout amour est fatal.
Rien ne reste
Tout s'en va.
Rien ne revient
Tout change.

Je ne veux rien connaître
Ni rien regretter
Tout être est absence d'être
Toute arrivée est départ
Toute connaissance trahison
Toute rencontre sans lendemain.

J'avais à coeur de te parler
De nos affaires d'âmes et de coeur
Au lieu de cela, nous parlions des temps qui pleurent
Paralysés par une timidité sans pudeur.

Nous sommes partis,
Comme nous sommes venus,
Chacun de son côté de la vie,
L'une avec ses yeux d'azur et son visage d'ébène,
L'autre noyé de remords et de peine.

©2008 Marwan Elkhoury

Wednesday, October 1, 2008

Ò, nuit de mes amours

ô, nuit de mes amours,
tu ne fais que te plaindre de ta vie
qui est, dis-tu, d'une effroyable tristesse,
mais que pour rien au monde,
tu ne l'échangerais contre une autre.

Et moi je ne fais que me plaindre de ma vie
qui est d'une incroyable tristesse,
que je serais prêt à tout pour l'échanger contre la tienne,
vivre ta vie et ta tristesse pour te donner la joie
et transfigurer tes souffrances en plaisir.

Ma vie sans toi n'est que détresse et désespoir,
une nuit sans lune, un jour sans soleil,
toutes mes nuits je ne rêve que de toi
et mes jours se passent à rêver de mes nuits avec toi.

à combien se mesure la distance entre toi et moi
et combien de mers et de terres devrais-je
encore traverser pour te retrouver

Où s'arrête la route, où commence le chagrin
Où finit le chagrin et commencent les larmes
Où finissent les larmes pour que je découvre les charmes
De la vierge qui est née pour ne jamais aimer.

L'amour, cette inconnue, est venue jusqu'à moi
mais je n'ai pu la reconnaitre,
aveuglée que j'étais par toute sa beauté.
Je ne l'ai alors saisie que lorsqu'elle était déjà loin
et j'ai couru pour à son souffle boire
et mourir dans cette nuit si noire.

©2008 Marwan Elkhoury